LA CHAUSSEE ROMAINE ET SON CENTRE D’INTERPRETATION
Le Centre d’Interprétation de la Chaussée romaine, idée originale de l’ASBL Statio Romana, a pour objet de présenter et de promouvoir la Chaussée romaine Boulogne-Bavay-Tongres-Cologne, au long de laquelle le site de Vodgoriacum est implanté. Une série de panneaux explicatifs y informent des thèmes suivants :
HISTORIQUE
Le réseau routier en Gaule, avant l’époque romaine, apparaît comme une structure répondant à des besoins locaux, par opposition au caractère des voies romaines, construites à l’échelle de l’Empire romain. C’est Auguste qui initia le développement du réseau des voies romaines en Gaule, tremplin d’une croissance économique et sociale sans précédent.
On attribue généralement à la reine Brunehault d’Austrasie (534-613) la réfection de ces anciennes grandes chaussées. Ceci explique le nom qu’elles portent souvent.
SOURCES DE RENSEIGNEMENTS
Nombreuses et variées sont les sources qui nous renseignent sur les chaussées de nos régions. Aux textes littéraires et aux découvertes archéologiques multiples s’ajoutent les fameux Itinéraire d’Antonin et Carte de Peutinger.
CONSTRUCTION
Deux types de routes sont construites : les routes principales, publiques, et les voiries vicinales qui y aboutissent. Les structures des routes varient selon les conditions du terrain qu’elles empruntent et tiennent compte de la nature de l’oro-hydrographie.
La via Appia aux environs de Rome
RAISON D’ETRE
Le rôle des routes est de relier Rome aux points critiques de l’Empire que sont ses frontières. Elles assurent ainsi l’approvisionnement, la sécurité, la survie, voire l’extension de l’Empire romain.
Leur création, dont la vocation initiale était militaire, a entraîné une profonde réorganisation du territoire, des déplacements et des regroupements d’individus. Elles ont facilité les voyages des soldats, des messagers et des marchands de produits de toutes espèces.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
La plupart des villes et bourgades romaines furent implantées en même temps que l’aménagement du réseau routier, là où elles semblaient les plus utiles à l’administration du territoire par Rome. Les grandes cités (Boulogne, Arras, Bavay, Tongres, Cologne) constituent le symbole de la nouvelle civilisation, même si l’essentiel de leurs habitants sont des indigènes. On y gouverne, on y réside, on y commerce et l’on s’y distrait.
Tout au long des chaussées s’égrainent également des agglomérations secondaires qualifiées de vicus. Vodgoriacum, l’actuel Waudrez, était le premier gros vicus en partant de Bavay vers Tongres.
ABORDS
La chaussée Bavay-Cologne entre Bavay et Waudrez En rase campagne, les bornes milliaires et des points marquants du paysage, comme les tumuli, les gués ou les bourgades traversées, constituent autant de points de repère pour le voyageur antique. Grandes villas agricoles, temples et cimetières la jouxtent souvent. Dans les principaux vici se trouvent relais de poste et gîtes d’étape.
UTILISATION PRATIQUE
La distance qui sépare deux étapes était approximativement de trente kilomètres. Ceci correspondait à l’espace parcouru quotidiennement par les légionnaires en temps de paix. C’est aussi la distance après laquelle il devient nécessaire de changer de monture. C’est pourquoi de nombreux relais de poste permettaient aux voyageurs de s’arrêter. Mais le voyage n’était pas sans risque et les incidents qui pouvaient l’émailler devaient être de nature aussi cocasse que variée.
La chaussée Bavay-Cologne entre Bavay et Waudrez
LA CHAUSSEE ROMAINE BOULOGNE-BAVAY-TONGRES-COLOGNE
Cette chaussée d’axe ouest/est constitue l’un des plus grands axes routiers du nord du monde romain entre le 1er et le 4ème siècle de notre ère. Elle mettait en contact les villes militaires de Germanie, les cités des peuplades belges et les îles britanniques et permettait la diffusion des produits commerciaux venus des quatre coins de l’Empire. Traversant aujourd’hui quatre pays (France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne) et cinq régions différentes de l’Union Européenne, elle constitue un axe touristique digne d’intérêt. Parmi les cités d’origine antique qui la bordent, on peut ainsi mentionner :
en France : Boulogne, Thérouanne, Arras, Cambrai et Bavay
en Belgique : Waudrez, Liberchies, Taviers, Braives et Tongeren
aux Pays-Bas : Maastricht et Heerlen
en Allemagne : Jullich, Thorn et Kölnen