Par Angélique Passebosc
Publié le 23 octobre 23 à 13:22
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Une chapelle ceinturée par des échafaudages. Voilà l’image à laquelle les habitants de Vaudreuille et autres badauds vont désormais devoir s’habituer. Après plusieurs années d’attente – plus de quatre ans, depuis la création de l’association dédiée –, la chapelle Saint-Martin voit enfin débuter les travaux visant à la préserver.
ONU chantier de sauvegarde majeur qui devrait occuper les entreprises mandatées jusqu’au mois de mars 2024. Du moins pour ce qui est de la première phase de travaux. « Il faudra ensuite s’atteler à l’intérieur. Mais nous n’y sommes pas encore ! », tempère Christiane Krachterla présidente de l’association Les Amis de la chapelle Saint-Martin de Vaudreuille.
Consolider, restaurer et reconstruire
En attendant cette seconde étape, c’est une vaste opération de stabilisation et de consolidation du bâti existant qui est retenu. Il faut dire que l’édifice, vieux de 1 000 ans, en a bien besoin. « C’est un ouvrage de qualité historique, mais qui est longtemps resté à l’abandon, ouvert aux quatre vents, décrit Michel Ramond, gérant de la société Ramond maçonnerie. Les murs fondent, se désagrègent… Bref, c’est une ruine. »
Une ruine, tout de même inscrit au titre des monuments historiques depuis 1996, qu’il faut aujourd’hui restaurer. « Nous sommes partis pour un chantier de trois mois, avec quatre compagnons. Nos missions : consolider et renforcer les maçonneries existantes, restaurer certains éléments, comme le clocher qui est en brique foraine, et reconstruire les génoises (fermeture d’avant-toit, NDLR) », développe l’entrepreneur.
La connaissance du lieu
Ce chantier, la chapelle a dû s’y préparer. Car avec le temps, la végétation a commencé à régénérer le terrain. « Un arbre avait poussé au milieu. Alors, évidemment, il a fallu l’enlever », commente Christiane Krächter.
Couper toutes les herbes et autres plantes ayant élu domicile ici et là. Et dégager le terrain afin de permettre à l’entreprise spécialisée de monter l’échafaudage permettant aujourd’hui aux ouvriers de travailler dans les meilleures conditions possibles. « Il faut pouvoir évoluer progressivement, en toute sécurité. Et honnêtement, c’est le cas ici ! », reconnaît Michel Ramond.
L’avantage, c’est que lui connaît bien l’édifice. D’abord, parce que son entreprise siège à 400 mètres, à peine. Mais pas seulement. « Ramond maçonnerie a été créée en 1947. Je suppose donc que mon grand-père et mon père y ont déjà bricolé dessus par le passé. Moi qui représente la troisième génération, j’y suis intervenu dans les années 2000 afin de refaire la toiture de la petite chapelle accolée (et ainsi protéger les fresques représentant un détail du Festin d’HérodeNDLR) », retrace le professionnel.
Rendre la chapelle accessible au public
Ce qu’il apprécie surtout dans ce genre de missions : restaurer, reconstruire les vieilles pierres ou les vieilles briques avec les matériaux de l’époque et des techniques ancestrales. « Mais au final, ce projet n’est plus différent qu’un autre, nuance Michel Ramond. La restauration et la rénovation, c’est 80 % de notre activité, aujourd’hui. Alors, des chantiers comme celui-ci, je pourrais en citer quelques-uns : les châteaux d’Auriac-sur-Vendinelle et de Toutens, l’église de Revel… »
Il ajoute : « La particularité, c’est que cette chapelle est un bien public, longtemps resté à l’abandon. Mais la sauvegarde, ce n’est qu’une étape du projet. Il faudra ensuite la rendre accessible. Et cette deuxième étape pourrait être assez lourde. »
Si autant de moyens sont mobilisés autour de cette chapelle du XIe siècle – l’opération a été chiffrée à 850 000 €au total –, c’est bien, in fine, pour l’ouverture au public. « L’objectif, c’est d’en faire un centre de culture et de partage, rappelle Christiane Krächter. D’y accueillir des petits concerts, des expositions, des colloques d’histoire ou du cinéma d’art et d’essai. »
Miniatures, cartes postales…
Casque de chantier sur la tête, regard fixé sur le monument et les ouvriers qui s’y affairent en cette fin de matinée, la présidente de l’association se réjouit de voir les travaux (enfin) débuter. « Cela a été long et compliqué »souffle celle qui, depuis chez elle, a vu direct sur la chapelle.
Mais tout n’est pas encore terminé. « Nous avons l’argent pour la première phase, mais pas pour la seconde. » Alors, les efforts se poursuivent pour récolter les donsnotamment par la vente de miniatures de la chapelle (25 €), de cartes postales ou de timbres à son effigie (17 € la planche de dix timbres) ou encore la vente symbolique des tuiles utilisées pour la construction de la toiture, pour l’instant inexistante (10 €). « Un certificat d’acquisition est remis à chaque transaction. L’argent est directement reversé à la mairie afin de financer la toiture », explique Christiane Krächter.
… et un livre pour financer le projet
La bénévole espère également, en partenariat avec la mairie de Vaudreuille, publier un livre sur le village, son histoire, ses lieux emblématiques tels que la chapelle, le château, son école à classe unique, l’ancien restaurant ou encore le lac de Saint-Ferréol. « Je veux que ce soit un beau livre, rempli d’images, dessins, photos ou peintures, sans trop de texte. Quelqu’un a choisi d’attrayant et d’accessible. »
De quoi permettre de financer encore un peu plus le projet de sauvegarde pour lequel 369 000 € (100 000 € versés par Axa, 269 000 € par la Fondation du patrimoine) ont été réalisés.
Notons qu’il est encore possible de formuler un don auprès de la Fondation du patrimoine. La campagne de financement participatif devrait se clore vers la fin du mois de novembre.
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